... Mais Julie Blanchin, si !

C'est avec un immense retard, mais non moins de passion débordante, que je viens aujourd'hui vous entretenir d'un coup de coeur graphique. La raison du retard de ce billet n'est autre qu'amour et delectation : J'ai lu et relu cet ouvrage, exploré ses pages et englouti ses moindres détails depuis le mois d'avril, prenant le temps de savourer avec délices trait, couleur et syntaxe.

Je veux parler du dernier livre publié par Julie Blanchin aux éditions Hikari :

"J'aime le Nattô"

 

Lorsque j'ai reçu un message des éditions en question, je suivais déjà l'illustratrice sur plusieurs réseaux sociaux, attirée par l'un de ses sujets fare "le Japon", autant que par un style graphique reconnaissable entre mille, ses bâtiments aux couleurs vives, à la perspective entamée et aux détails publicitaires familiers, et puis il faut bien l'avouer, le même prénom que le mien. Mais qui est donc cette autre que moi qui fait son nid ici ? 

Depuis plusieurs mois, je m'attendais donc déjà à la sortie de son ouvrage, mais pas du tout à ce que l'on me demande mon avis. A vrai dire, je n'en reviens toujours pas. Mais pourquoi pas ?

J'ai reçu au début du printemps, une lourde enveloppe contenant le livre en question, ayant préféré attendre patiemment la sortie de l'objet plutôt que son format numérique. Et c'est réellement un beau livre, avec papier épais et une qualité d'impression respectant le grain d'origine du papier aquarelle de l'artiste. 

Je n'aime toujours pas le Nattô

"J'aime le Nattô", raconte l'histoire de Julie, ce qui l'a amenée au Japon et ce qu'il l'y a fait rester. C'est une amoureuse du détail. Elle y parle de tout. (Même des cafards, la page que je déteste le plus, mais que je ne peux tout de même pas m'empêcher de relire à chaque fois.)

Passé les présentations, les chapitres se suivent sans trop de cohérence, mais tous reliés par un même fil conducteur : la découverte, l'émerveillement et l'apprentissage. Car rien n'y est acquis. Chaque dessin est expliqué, chaque manie japonaise, chaque choc culturel, avec beaucoup d'humour et de tolérance.

 

Mention spéciale pour le "Decryptor©", ce gadget high-tech permettant de décrypter le langage du mâle japonais. Je m'en achèterais bien un. Non, vraiment. Mais ça, c'est une autre histoire...

Carrément indispensable ! #Désespoir

Carrément indispensable ! #Désespoir

 

"J'aime le Nattô", c'est autant un guide de découverte aux néophytes curieux, qu'un livre clin-d'oeil à ceux qui connaissent un peu la vie dans l'archipel. Le découpage par quartiers de la ville de Tokyo suit les déménagements successifs de Julie, amenant au passage foule de nouvelles informations.

Ma première lecture s'est faite au compte-goutte, une page ou deux par jour  afin de savourer pleinement chaque anecdote, apprécier chaque détail. J'ai ri de nombreuses fois, pleuré un peu aussi. J'ai été touchée par l'angoisse émanant du chapitre sur la catastrophe de Fukushima, et j'ai transposé ses aquarelles de paysages aux images de ma propre mémoire.

Je n'aime toujours pas le Nattô

"J'aime le Nattô", c'est aussi des textes bilingues, permettant de partager votre bonheur avec vos colocs japonais. Les miens sont unanimes : malgré quelques coquilles, ça déchire. Car les textes en nippon ne sont pas la copie exacte du contenu français, mais plutôt une adaptation de pensées tournée vers des lecteurs natifs. Pour les bilingues, le contraste peut être franchement intéressant.

Par exemple, en parlant de la salle de bain japonaise :
- En français : "enfin, un super avantage de vivre dans une maison japonaise, c'est goûter aux joies du Ofuro* tous les soirs !" (*Bain)
- En Japonais : "Le système du bain au Japon est formidable. C'est très différent de l'étranger."

La salle de bain japonaise decryptée par Julie

La salle de bain japonaise decryptée par Julie

Bref, "J'aime le Nattô", c'est un vrai coup de coeur à garder à portée de main pour le plaisir de l'ouvrir au hazard et de savourer un petit bout de soleil levant à toute heure du jour ou de la nuit, mais aussi à mettre entre toutes les mains, qu'elles soient passionnées de Japon, de bande déssinée ou de découverte.

Et aussi pour celles et ceux qui ne savent toujours pas ce qu'est le Nattô.

 

 

La page de Julie Blanchin sur facebook :  https://www.facebook.com/julieblanchinbox/

Le site de Hikari Editions : https://hikari-editions.com

 

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