Setomono Mengei

Le deuxième weekend de septembre avait lieu le Setomono Matsuri : Le festival de céramique de Seto.

 J’y suis allée avec Rikki, et sa famille. Rikki, je l’ai rencontré sur Expatblog. C’est un japonais qui  parle très bien anglais, voyage beaucoup pour son travail, toujours suivi par sa femme et son fils de trois ans. C’est lui qui m’a parlé du festival, et m’a proposé d’y aller.

  Située au nord de Nagoya, Seto est une petite ville réputée pour ces céramiques et porcelaines,  à tel point qu’en japonais le mot générique pour  céramique se dit « setomono », littéralement « objet de Seto ».  La ville est d’ailleurs jumelée avec Limoges en France.

Tous les ans au mois de septembre, les berges de la rivière déjà bordées de dizaines de d’ateliers, voient fleurir les stands de poteries à prix cassés, en l’honneur d’un certain Kato Tamikichi, qui aurai ramené la technique de la porcelaine il y a deux cent ans. Pendant deux jours la ville s'anime, et plus de 20 000 touristes de tout les pays sont au rendez-vous. Sur les grandes avenues s'étalent des centaines de tables couvertes de bols, plats, assiètes, sclulptures, de toutes tailles, formes et couleurs, dans un joyeux bazar.

C’est donc le moment de venir chercher LA théière mengei de vos rêves, celle que votre belle-mère vous enviera avec âpreté pour le reste de votre vie, que votre meilleure amie tentera de rentrer discrètement dans son sac-à-main à chaque garden-party et que votre fille demandera en unique héritage.

Le mengei signifie signifie « art populaire ». Il s’agit d’objets usuels en céramique, et souvent, une partie de cette terre est laissée apparente pour faire mieux ressortir les parties vernies.  A mon sens se sont les plus beaux objets du quotidien, car ils donnent envie de cuisiner.

Votre entrainement éprouvant de rugbyman à Toulouse en prévision des soldes va enfin vous servir à quelque chose. Car il faut de la technique pour briser la mélée de ménagères hystériques et espérer perser une brèche jusqu'au face à face final avec l'objet convoité. Comme le dit si bien le groupe Iam "Un coup d'épaule à gauche, un coup d'épaule à droite, virez-vous mesdames que je m'en mettent plein les poches".

Les créateurs sont aussi au rendez-vous, et l’endroit déborde de coupe-cœurs (un savant mélange de coup-de-cœur et coupe-gorge destiné à vous torturer inutilement pendant 10 minutes).

Déambuler en plein soleil dans l'agitation, se frayer un passage à travers la foule, se remplir les yeux de couleurs et de motifs, s'arrêter pour manger des yakisoba (nouilles sautées), observer les enfants et leur monde à part (ci-dessous, Keiji, le fils de Rikki), sentir les odeurs de terre en passant dans les ruelles, écouter les annonceurs, s'émerveiller devant le détail d'une feuille, d'un décors...

C'est ça le Setomono Matsuri.

  J'y suis allée pour trouver un bol,

je suis repartie avec une tasse.