L'héritage de Nobunaga / partie 2
29 sept. 2012
Forte de plusieurs nouveaux pokémons après une après-midi intense de combats, et d'échanges, nous avont rangé nos chères consoles pour aller m'acheter une paire de bottes, celles de mon kit. Une autre détour par le traiteur chez qu Hiromi avait commandé de délicieux bentô pour la soirée, et nous voilà partis.
Ce soir-là, nous avions réservé une place dans une embarcation afin d'admirer la pêche au cormoran sur la rivière Nagara qui coule au pied du mont Kinkazan, en haut duquel le chateau de Nobunaga domine la vallée. Une activité tout-à-fait tourisitique, recommandée dans tout les guides, et donc pleine d'étrangers.
La pêche au cormoran (Ukai [U-kaye]) à lieu à Gifu depuis près de 1300 ans, c'est dire si c'est une tradition ! La ville en est fière et l'on retrouve des représentations d'oiseau un peu partout. Mais n'étant plus rentable du point de vue alimentaire, elle ne se pratique plus au Japon que pour le tourisme.
Je déteste les touristes (dit-elle), mais en réalité j'était plus que curieuse.
Et puis, c'est Yumiko, la maman de Hiromi qui m'a payé le ticket ! Il y a des choses qui ne se refusent pas.
Nous embarquâmes donc sur de petits bateaux couverts, d'une dizaine de mètres de long sur trois ou quatre de large. Il y en avait une trentaine, tous transportant une vaingtaine de passagers, dont au final peu d'étrangers et beaucoup de japonais. Une grande table longue au milieu de l'embarcation permetant de prendre le repas, assis sur des tatamis durant la remontée du fleuve. Les lampions ornés de cormorans dispensaient une douce lumière qui permetait même de voir le fond de l'eau tant elle était claire.
Et puis, accostés sur une petite île, nous avons attendu que a nuit tombe tout-à-fait. Le bateau voisin était le théâtre d'une sorte de repas traditionnel huppé, avec joueur de koto et meiko. Seules le reflet des lanternes permettaient de savoir où était posé chaque bateau, et la scène aait des airs de "voyage de chihiro". De quoi se mettre dans l'ambiance. Parfait.
Le départ de la pêche fut annoncé par quatres fusées d'artifices dont le son se répercuta contre la montagne, déchirant la nuit devenue épaisse comme de la poix.
Soudain, quelque part dans l'obscurité une flamme s'alluma. Elle flotta au-dessu de l'eau tel un feu follet, en se rapprochant doucement d'abord, et puis elle pris de la vitesse. Et tandis que nos yeu aveuglés fouillaient l'obscurité en vain, nous pûmes entendre le bruit des barques légères fendant l'eau de la rivière, et le cri rauque des pécheurs encourageant leur oiseaux dont les plongeons projetaient des gerbes de couleur ardentes.
A chaque barque, une perche courbait sous le poid d'un feu suspendu. La lumière chaude éclairait dans des girandoles d'étincelles les pecheurs tenant leur oiseaux par des cordages, de sorte que les canots semblaient tirés par des attelages de cormorans. Magique.
Tout cela ne dura que quelque minutes, mais on en eu plein les yeux. Plein les caméras aussi.
Finalement, il fait bon d'être touriste.