Punkfolker
27 oct. 2012Samedi 20 octobre j'ai rendez-vous.
Un rendez-vous que j'attend depuis 5 ans, et où je sais que je suis attendue (merci facebook).
J'ai une place pour le concert de début de tournée de Okahira Kenji. C'est le gars à droite de la bannière du blog dont vous vous demandez l'identité depuis des mois.
Quand je vous dis que j'attend ce moment depuis cinq, c'est à moitié vrai. J'ai découvert cet artiste durant mes trois ans à paris, aimé les trois seules chansons de lui que j'ai réussi à trouver sur le net, et les ai écouté pratiquement tout les jours. Et puis je suis tombée par hasar sur un album d'ocasion, puis deux, chez Book off, la librairie japonaise. Dans les années qui suivirent, j'ai acheté quelques autes CDs lors de mon premier passage au Japon et réalisé sa biographie en français sur le site Nautiljon. Tout ça de manière trés espacée, mais en y prennant toujours un réel plaisir.
Et que vois-je en arrivant sur le site officiel : Les dates de la nouvelle tournée qui démarre à Nagoya le 20 octobre.
Billet : check.
J'ai beau ne pas avoir fait des masses de concerts dans la vie faute de moyens ou d'intérêt, une chance pareille cela ne se rate pas. Je regretterais éternellement de ne pas avoir été au concert des Cowboys Fringuants lors de leur passage à Paris puis à Bordeaux. Pas trois fois la même erreur.
Je me rend alors compte que la vingtaine de musiques que je connais de lui sont toutes vielles de plus de cinq ans et datent de la periode ou il était encore en groupe. Aller à un concert sans connaître les dernières chanons de l'artiste, je me sens cruche. Je file m'acheter ses quatres derniers CDs d'occasion aini qu'un lecteur. C'est donc absolument rassurée, et avec un nouveau répertoire de plus de 40 refrains que je me rend un mois après à la ZEPP de Nagoya.
Sur le ticket il est noté 17h30. Je me pointe donc à 15h pour avoir le temps de faire connaissance des fan japonais, en espérant me faire quelques amis. Mon arrivée fait sensation. Et aux dire des vieux de la vieille, il semblerait que je soit peut-être la première étrangère à assister à un concert de Kenji. Sans blague ?! J'en profite pour signer un bannière préparée pour l'occasion.
Je rencontre Yuri, qui repère immédiatement mon numéro de place comme étant un signe. Hein ?
- "Ben oui, tu as le n°214. Mois 2, jour 14, la St Valetin, c'est un signe !"
Hum. Elle est bien japonaise, pas de doute.
Nous prenons place dans la salle, et je remarque que tout le monde à une exception près (c'est-à-dire moi) porte un t-shirt souvenir de ses nombreux concerts. Il y en a une demi-douzaine de différents, sans compter les variations de couleurs.
Oui, celui en vente à 50€ à l'entrée.
Nous nous égosillons bien fort : "KENJI, WASHOI WASHOI, KENJI !" jusqu'à ce qu'il apparaisse sur scène. Il nous dit bonjours, accorde sa guitarre et commence à jouer. Et là, catastrophe. Je me met soudainement à pleurer comme une madeleine dépressive qui aurait coupé des oignons en regardant trente-millions d'amis spécial animaux en voie d'extinction.
Ce que j'aime dans ses chansons, même si je confesse que j'en comprend que la moitié, c'est l'amour du Japon qu'il y transmet. Récement, il enchaine les tournées au volant de son fourgon pour jouer en solo aux quatres coins du pays. Les pistes de ces deux derniers CDs sont chacunes dédiées à une région en particulier. Ses mélodies s'impriment incroyablement vite et fort dans la tête, impossible de s'en débarrasser. Trés efficace.
Sa page facebook contient chaque lendemain de concert des photos de la foule qu'il prend lui-même. Il y poste aussi régulièrement des vidéos des adieux en musique offerts par ses fan lorsqu'il change de ville.
Sa phrase favorite c'est "Kimi ga ikiteru kara, boku ga iru" = "Parce que vous vivez, j'existe".
Le concert dure 3 heures. Deux heures plus une autre de rappel. Trois heures, seul sur scène avec deux guitarres, un harmonica, un clavier et une caisse en guise de percussion. Trois heures où sa playlist n'est pas préparée à l'avance, et où il joue à la demande du public Trois heures où les vieilles chansons que je ne pensait jamais avoir la chance d'entendre en live sortient quand même. Trois heures ou je saute, chante, balance les bras en rythme, ri à ses blagues entre deux chansons, me remémore des choses que je pensai avoir oublié (trois jours pour m'en remettre physiquement aussi). Trois heures où je pleuré en anéantissant mon maquillage.
Bref, trois heures de pur bonheur.
Je vous ai dit plus haut que j'était attendue, alors que les fans ont été surpris de ma présence. Mystère...
J'ai enfait envoyé un mail à Kenji via Facebook pour lui dire que je venait à son concert et que je lui souhaitait bon courage. Il m'a répondu qu'il m'attendrais. J'ai donc le droit à un "merci" en français à son départ de scène.