Lundi 10 décembre

 

Je me réveille à 7h00. Ce matin, j'ai rendez-vous au nord-ouest de Nagoya ① pour un poste de professeur d'anglais en école primaire. Je me rend d'abord chez Yuko, non loin de l'école, car c'est elle qui à trouvé le contact. Il neige depuis hier soir. Les flocons sont énormes, et le vent empèche d'ouvrir les yeux. Mais je passe par les petites rues pour profiter des maisons sous le manteau blanc. Ce matin, j'ai plutôt le moral et je fredonne dans les rues grises et luisantes de neige fondue.

 

 

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Une fois à l'école, je commence à discuter avec l'instituteur responsable. Horreur. L'anglais ne sort pas. Je baraguouine, je bafouille, j'écorche, la moitié des mots sortent en japonais. J'ai honte. Le tiroir de mon cerveau refuse de s'ouvrir. J'ai pourtant travaillé à Londres...

De toute façon, l'anglais n'est pas ma langue maternelle, et je me vois refuser le poste tout net. N'ayant pas non plus été a l'université, le poste d'assistant m'est fermé aussi. Comme partout en fait. Tanpis.

 

En rentrant, j'appelle une boulangerie française "Le plaisir du pain" qui m'à été suggéré par une nouvelle amie, qui tiens le blog "Nagoya en Français". Je décroche un rendez-vous pour le jeudi suivant, pour fabriquer des sandwichs artisanaux trois heures tout les matins.

 

 

 

 

 

Mardi 11 décembre

 

A 14h, j'ai rendez-vous au pôle en emplois ②, pour rappeller un restaurant français, qui cherchent un plongeur trois heures tout les soirs. L'entretient est prévu pour vendredi.

 

Alors qu'au retour à l'apartement je larve sur le canapé en feuilletant des magasines d'offres d'emplois, le responsable de la colocation débarque pour prendre des nouvelles. Il me trouve aussi sec le numéro d'un bar, le Shooters, probablement le plus connu de Nagoya car tous les étrangers s'y retrouvent pour regarder les grands matchs. Ils ébauchent donc tres régulièrement des serveurs, la seule condition est de parler anglais courament. Je resaute dans mon costume et débarque sur place ③ dans l'heure avec un CV.

 

Ils sont daccord pour m'embaucher dès le lendemain, mais le service se termine à 1h00 du matin. A cette heure-là, plus aucun train pour rentrer chez moi. Manqué.

 

 

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Mercredi 12 décembre

 

Aujourd'hui, break. J'ai mal dormis. J'avais froid. Mon apartement, non content d'être plein nord, est un véritable hammam turc version polaire. Mes vêtements sont humides lorsque je les enfile le matin. L'absence de chauffage ne facilite pas la tâche. J'ai l'air conditionné, qui souffle à 30°C, mais consomme tellement d'électricité que je ne l'allume que lorsque je sort de la douche, et lorsque je lève.

 

Je me reveille tant bien que mal, sort de mes 36 couvertures, et traverse la ville pour aller au point de rencontre, chez Yuko. Aujourd'hui nous partons à Nagashima ④ pour voir les illuminations de Noël.

 

Nagoya-1857.JPGMais avant de partir, je m'effondre devant le radiateur dans la chambre de grand-mère. Je dors deux heures, sans parvenir à me rechauffer.

 

Nous partons enfin lorsque je me réveille, et après avoir réussi à convaincre tout le monde que je vais bien, malgré mon visage plus blanc que le premier flocon de neige au sommet de l'himalaya un 1er janvier.

 

En regardant les publicités à la télévision, j'ai toujours pensé que les illuminations de noël étaient une hérésie et un gaspillage énorme d'électricité. Les japonais en raffolent, et des parcs entiers se retrouvent recouverts de lumignons clignotant plus d'un mois avant les fêtes de fin d'année. D'autant plus abhérant à l'heure à laquelle le pays fait face à des problèmes de fourniture d'électricité.

 

Mais l'opportunité d'une sortie de présentant, je ne pas fait la difficile et laisse mes revendications écologistes au placard pour profiter du spectacle.

 

 

 

Et quel spectacle ! Magnifique, d'une romance à couper le souffle. Si romantique qu'a part les familles, l'endroit déborde de couples se tirant le portait à coeur-joie. Je n'ai jamais vu autant de japonais se tenir la main au même endroit.


 

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A la moitié de la visite, en plus de mon envie de vomir le repas que je n'ais toujours pas avalé, et d'avoir tellement froid que je me demande si ce n'est pas moi qui rafraichi l'air qui m'entoure, mon dos décide que s'en est trop. Il se bloque. Je fini donc la visite en fauteuil roulant, aux cotés de grand-mère qui nous accompagne. J'ai honte. J'ai mal.

 

Je n'ai aucune idée de comment je réussi à rentrer chez moi, mais je rentre et passe une heure dans un bain bouillant. Je ressors rouge comme un hommard, mais j'ai toujours froid.

 

En plus de mon pyjama, j'enfile deux paires de chaussettes, un sweet, mon menteau et mes gants, tourne la clim à fond.

 

 

Nagoya 1929

 

 

 

 

Jeudi 13 décembre

 

Aujourd'hui, j'ai un entretient d'embauche dans une boulangerie française, un vraie, la seule de Nagoya. "Le plaisir du pain".

 

J'ai passé la nuit avec les toilettes. Tantôt assise, tantôt à genoux. Je part en avance, mais je suis réveillée au terminus ⑤ par un infirmier en rouge qui parle un anglais à couper à la tronçonneuse. Visiblement j'ai fait un malaise.

 

Je finis par arriver en retard ⑥, et certainement avec une tête de cadavre digne d'un clip de Michael Jackson. J'ai trés certainement dû faire une drôle d'impression plutôt désagréable au patron et sa femme. Dommage. Suivant !

 

Je file, déprimée et abattue, récupérer deux places de concert qu'une amie à gagné, sans pouvoir y assister ⑦. C'est un groupe de coréennes pulpeuses qui jouent des percutions. Un concert gratuit, bonne nouvelle. Ca va me défouler. Reste à trouver quelqu'un pour y aller avec moi, et au dernier moment, le concert est demain.

 

A huit heures du soir, je dors comme un bébé.

 

 

 

 

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Vendredi 14 décembre.

 

 

Je dors jusqu'à 11h, et puis je sort acheter de nouvelles feuilles pour écrire un CV. J'ai un entretient dans un restaurant français à 15h  pour laver des assiètes le soir.⑧

 

Et puis je rejoins Christophe, le français rencontré lors de mon test de japonais, car il m'accompagne au concert à Sakae. ⑨

 

Ca bouge, ça claque, on en prend plein les oreilles et plein les yeux. Les Drumcat. Ca envoie du paté. Elles jouent à fond la carte de la séduction, mais elles sont douées.

 

Nous faisont un détour par le Centre Pokémon de Nagoya qui est tout près. Et je remercie secrètement ma bonne poké-étoile de ne pas encore m'avoir donné le poké-travail, car mon poké-portefeuille est toujours vide : impossible donc de succomber à la poké-tentation.

 

 

JE POKE-REVIENDRAIS.

 

 

 

 

En rentrant, Seiji pêcheur dans l'âme nous a ramené des saiches, produit de sa journée de repos en mer. Sashimi et poëlée, j'aime la colocation.

 

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Samedi 15 décembre

 

Rendez-vous à 11h chez une dame ⑩ que j'ai rencontré au centre internationnal de Nagoya. Je doit donner des cours de français à ses deux bambins métisses (1 et 3 ans), ainsi qu'à ceux de son amie (2 ans, et 6 mois) . Ces deux japonaises sont mariées à des africains dont la langue maternelle est le français. A cet âge là, mon rôle est plutôt d'aider les mamans à leur faire comprendre les phrases usuelles, et aider pour le vocabulaire journalier.

 

Et puis je rejoins Christophe et Samuel pour une partie de karaoke ⑪ qui dure... 5 heures. Ca défoule, je ne connais rien de mieux que le chant pour me requinquer et me redonner le moral.

 

Je rentre épuisée, mais heureuse : Le boulanger à appelé, je fais un essai lundi matin à 7h30.

 

 

 

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Dimanche 16 décembre

 

Aujourd'hui, c'est à mon tour d'ouvrir une case de chaque calendrier de l'avant. Grasse matinée et double chocolat, la journée commence bien.

 

Je fais un tour au centre internationnal de Nagoya ⑫ pour reçevoir un bilan médical gratuit. Depuis mon arrivée en Août 2012, j'ai perdu pas moins de 10 kilos. En quatres mois et sans faire de régime, ça fait un peu trop confirme le médecin. Mais entre l'été particulièrement chaud qui m'a fait suer des bassines, le travail avec des horraires de fous, le vélo en rizières et l'alimentation sans fromage, sans crème fraiche et sans paté... Vous allez me traiter de folle.

 

Je rejoins ensuite Rie et Kaori à Fukiage  , où se tient depuis trois jours une immense brocante. Tout est bien sur hors de prix, mais c'est beau à voir.

 

Le restaurant français me rapelle pour me dire que je suis attendue demain après-midi.

 

 

 

Nagoya 1784

 

 

 

 

Une bonne semaine sur les chapeaux de roues se termine.

Je suis claquée.

Vidée.

Mais fière de moi.

Voici la carte de mes déplacements de la semaine.

J'ai dépensé en tout 5120¥ en transports en commun, soit près de 46€.

 

 

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Heureusement que j'ai économisé des repas (...).

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